Tuesday, September 7, 2010

La Nationale 3, un levier au développement du Plateau central


Le département du Centre est à un pas de son désenclavement. Croix-des-Bouquets et Mirebalais se relient en moins d'une heure pendant que d'intenses travaux s'effectuent sur le tronçon Mirebalais/Hinche. Si ces travaux de facilitation font à l'unanimité des heureux, ils ont aussi leur impact négatif sur l'environnement. Menaces que le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (CONHANE) prend très au sérieux.

Haïti: « Pour être placé hors des fameuses plaques tectoniques qui dominent les débats du moment, le département du Centre doit être placé au coeur du processus de la reconstruction. » Le directeur général de la mairie de Hinche, Roudsonn Vieux, est à la fois fier et préoccupé. Dans ce night club qui a réuni vendredi à Thomonde les représentants de trois mairies du Plateau Central et des personnalités de la société civile, le spectre de la désertification planait sur les esprits. L'amélioration de la Nationale 3 reliant Croix-des-Bouquets à Hinche est acquise, mais cet axe routier peut ouvrir la voie à un plus gros volume de commerce du bois et du charbon de bois. « Comment prendre par les cornes le taureau du déboisement et de la déforestation? »

« Il est vrai que cette route constitue pour les habitants du Centre un élément de fierté, mais sa présence fragilise la qualité de l'environnement dont les indicateurs sont déjà au rouge », s'inquiète Anne Dessables, directrice d'une école à Hinche.

L'abattement des arbres s'accélère avec l'intensification de la fabrication du charbon de bois. « Les dégâts causés par le séisme du 12 janvier viennent exercer de fortes pressions sur les habitants de la région dont certains se livrent spécialement à la fabrication du charbon », explique M. Vieux.

La réalité étant ce qu'elle est, la société civile se mêle de la partie. Mirebalais, Thomonde et Hinche doivent se mettre ensemble pour trouver la solution à ce mal environnemental.

« La route n'était pas faite pour le commerce du charbon ni l'écoulement de produits étrangers, mais pour la mise en valeur des ressources écologiques et économiques de la région », s'insurge Edouard Paultre, coordonnateur du Conseil haïtien des acteurs non étatiques (CONHANE).

En proposant le projet « Mise en commun des efforts des autorités locales et des acteurs non étatiques pour l'amélioration de l'accès aux services de base et le développement durable », le Conseil haïtien des acteurs non étatiques se donne un levier pour canaliser de manière harmonieuse les énergies vers une prise en charge responsable de cette région. Les populations s'organiseront avec les mairies de manière à promouvoir, valoriser et préserver l'axe routier reliant Croix-des-Bouquets et Hinche.

Harmoniser relations et engagements

Diagnostic institutionnel et renforcement des capacités des municipalités, telles sont deux des sept tâches que se donne le CONHANE. En partenariat avec les associations et organisations de la société civile, des priorités vont être dégagées de façon à assurer de manière conjointe le développement de ces trois communes.

Financé par l'Union européenne à hauteur de 431 000 dollars, ce projet, qui préconise aussi d'élaborer un plan d'aménagement de l'espace urbain, coûte 481 000 dollars. Tout en mettant en place une base de données dans les mairies touchant les domaines de la fiscalité et des services offerts à la population, les concepteurs du projet se proposent de promouvoir les TIC à travers ces communes et de mettre en réseau les capacités des acteurs non-étatiques des trois communes concernées.

Anne Dessables voit dans cette initiative la conversion des organisations de base des communes concernées en de vrais acteurs. La représentante du comité d'appui de Hinche aux Acteurs non étatiques (ANE) attend des retombées du projet la reforestation et la réhabilitation des sols, l'amélioration des systèmes d'eau potable et des voies secondaires, tout en plaidant en faveur de l'aménagement des bassins et d'une véritable gestion des déchets.

Le coordonnateur du CONHANE veut encourager l'investissement par secteur dans ce projet à travers lequel les Mirebalaisiens plaident en faveur de la revivification et la recolonisation d'espèces végétales endémiques en voie de disparition. « Nos caïmites et nos cirouelles ne sont plus visibles », s'alarme Ocxama Moise, maire adjoint de Mirebalais.

Ernst Abraham regrette qu'un tel programme trouve quand même une raison d'être. Pour le président du CONHANE, la mise en commun de tels efforts n'aurait pas besoin d'être effectuée dans le cadre d'un projet financé par la communauté internationale. Mais les responsabilités n'étant pas fixées, c'est à la société qu'il revient d'organiser la prise en charge de son destin.

A l'annonce de l'aménagement des trois parcs écologiques, à raison d'un dans chacune de ces communes, les responsables municipaux se sont réjouis. Jean Sauverne Delva met déjà à la disposition des réalisateurs de ce projet une vingtaine de carreaux de terre. Le maire de Thomonde puise de la simplicité du projet la force qui lui permet d'espérer un Plateau Central vert avec les capacités de se prendre en charge.


Lima Soirélus
lsoirelus@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83268&PubDate=2010-09-06

Les travaux de démolition handicapent la circulation







Les travaux de démolition se poursuivent au Centre-ville, notamment avec la présence de HRG (Haïti recovery group), un partenariat entre AshBritt, Inc des Etats-Unis d'Amérique et le GB Group d'Haïti. Ces travaux appréciés par plus d'un causent des embouteillages de circulation monstres pendant des heures, ce qui empêche les rares commerçants en activité d'avoir accès à leurs entreprises à cause des rues qui sont inaccessibles, durant le fonctionnement des chantiers, soit de 7h a.m à 4h p.m. Aucun couloir de circulation n'est prévu durant cet intervalle.

Haïti: Environ huit mois après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier, le Centre-ville de Port-au-Prince projette encore l'image d'une ville bombardée lors d'une violente guerre. Ce lundi 6 septembre, des camions à bascule, des grues et des excavatrices de la firme de construction HRG défilent dans les rues des Casernes, de l'Enterrement et à la Grand'Rue, pour des travaux de démolition et de déblaiement de quelques immeubles non utilisables, sur l'autorisation de leurs propriétaires. Dans ces artères, l'accès aux véhicules, voire aux piétons est interdit. Des policiers sur place veillent à ce que les consignes soient respectées.

Une partie de la Grand'Rue est ainsi inaccessible aux automobilistes, où « Haïti recovery group » s'active à démolir et à déblayer les vestiges de l'Institution Saint-Louis de Gonzague qui a été balayée par le séisme. Le barrage dressé par les forces de l'ordre comme périmètre de sécurité à l'angle des rues des Casernes et Grand'Rue engendre donc un bouchon d'enfer aussi bien dans ces rues que dans les artères avoisinantes.

Des automobilistes, étranglés dans ces bouchons, font des demi-tours incessants et fatigants. Des camions venant livrer des marchandises restent bloqués à longueur de journée en attendant la fin des chantiers, vers 4h p.m. A cela s'ajoute la chaleur suffocante avec des nuages de poussière provenant des travaux de démolition. « Je comprends les bienfaits de tels travaux mais les policiers ou les responsables devraient prévoir des couloirs de circulation pour soulager nos calvaires, a avancé un chauffeur de camion de transport. J'ai des marchandises à livrer et je dois attendre jusqu'à 4 heures ou plus, ce n'est pas possible », a-t-il poursuivi, plaidant pour que les autorités pensent à pallier cette situation.

Dans un dépliant, l'entreprise HRG affirme son engagement à aider et appuyer le peuple haïtien par des efforts concrets de restauration rapide, en vue de rendre le pays plus solide et prospère. « Le spectre d'une capitale et de ses villes avoisinantes couvertes de débris à la place de quartiers qui autrefois étaient pleins de maisons et d'entreprises est une triste réalité. Le HRG est équipé pour nettoyer ces décombres et déchets dangereux et commencer la reconstruction », dit le dépliant qui ajoute : « La population haïtienne dans un moment de tragédie pareil continue à afficher ses qualités ainsi qu'un optimiste incroyable vis-à-vis du futur. Nous sommes persuadés que l'intégration de la main-d'oeuvre locale apportera des résultats positifs et sera essentielle au succès de cet effort de reconstruction ».

Le 27 août dernier, le grand argentier de la République avait annoncé qu'à partir du début de septembre, le Centre-ville de Port-au-Prince sera en chantier. « Dans les semaines à venir, Port-au-Prince accueillera les premiers engins chargés de préparer les nouveaux sites de construction. Les travaux de déblaiement seront lancés au début du mois de septembre puisque des contrats ont déjà été signés avec des firmes spécialisées », avait indiqué le ministre de l'Economie et des Finances, Ronald Baudin.

« Ce n'est pas encore le grand chantier de Port-au-Prince annoncé par le gouvernement qui commence, mais nous avançons quand même avec les travaux de démolition. Si c'était le cas, on commencerait à raser », a indiqué un employé du HRG rencontré sur place ce lundi qui n'était toutefois pas en mesure de fournir des détails sur les prochaines interventions de cette firme de construction.

Le journal n'a pas pu non plus joindre ce lundi le ministre des Finances pour obtenir plus de précisions sur les premiers chantiers de reconstruction du « nouveau centre-ville de Port-au-Prince » qui doivent commencer au début de ce mois de septembre, comme il l'avait annoncé. La délimitation de la zone qui sera déclarée "d'utilité publique", les firmes chargés des travaux de reconstruction, la question des titres de propriété, entre autres, n'étant pas encore solutionnées.

« Haïti devra être reconstruite en respectant son peuple et ses traditions. La tâche est énorme mais pas insurmontable. Elle exige un incroyable degré de dur labeur et de persévérance », affirment les responsables de HRG.


Valéry DAUDIER
vdaudier@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83272&PubDate=2010-09-06

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