Wednesday, September 15, 2010

Forêt des pins, destination éco-touristique

A plus de 2 000 mètres d'altitude, près d'une soixantaine de touristes cubains, dominicains, boliviens et haïtiens ont pu admirer les chalets aux couleurs vives et jouir de la fraicheur de Forêt des Pins. Une visite éco-touristique, durant le week-end du 11 septembre, que les visiteurs ne sont pas prêts d'oublier.



Haïti: Loin de la canicule et des nuages de poussières laissées par les décombres à la capitale et ses environs, des éco-touristes cubains, dominicains, boliviens et haïtiens se sont régalés de la fraicheur et de ce qui reste de la Forêt des Pins dans les hauteurs de Fonds-Verretes. Munis de leurs appareils, ou de leur portable, les visiteurs n'arrêtent pas de prendre des photos ou de tourner des vidéos. La beauté des chalets fraichement réparés au milieu des pins attirent tout visiteur. Le temps de quelques plaisanteries, ils en ont profité pour mettre en terre quelque 3 000 plantules de Pinus occidentalis- une espèce endémique de l'île Quisqueya.

Yesenia Saud milite au sein d'une organisation qui fait la promotion de l'écotourisme en terre dominicaine. La jeune femme qui ne veut rien perdre de l'événement mitraille tout sur son passage avec son appareil photo. En visite pour la première fois dans la forêt, elle laisse éclater sa joie : « j'apprécie l'initiative, la beauté de la forêt. Nous voulons collaborer dans le développement de l'écotourisme et tout ce qui peut faire progresser la zone ».

Leo Dia Bazàn, physiothérapeute de la brigade médicale cubaine en Haïti qui a fait le déplacement pour cette excursion éco-touristique à Forêt des Pins trouve le cadre attrayant. La température qui exige en plein midi, durant cette saison, qu'on porte des habits épais ne manque pas de lui plaire. Pour lui, c'est un trésor qu'il faut sauvegarder à tout prix.



L'ingénieur mécanique cubain Georges Glemo vit depuis plus de quatre ans en Haïti. Il est aussi fier de la mise en terre des pins qu'il jouit des bienfaits de l'air frais de la forêt. En considérant le niveau dérisoire de couverture végétale dont dispose le pays, l'ingénieur Glemo qui s'exprime dans un créole haïtien impeccable promet d'y revenir en offrant sa collaboration inconditionnelle.

« Nous luttons sans cesse pour que la forêt ne disparaisse pas. Nous ne sommes pas sans savoir aussi que cette bataille est déséquilibrée. Pour tout dire, nous n'avons pas les moyens de notre politique. Faire face à des exploitants armés n'est pas une mince affaire dans cette forêt », a confié, Derival Antoyis, habitant de Gros Cheval, une localité proche de Forêt des Pins et président de l'Organisation des citoyens de Gros Cheval. « Comment des camions chargés de pins sont-ils parvenus à traverser Ganthier et Croix-des-Bouquets pour atteindre la capitale », s'est-il demandé en tentant de contenir sa colère devant l'inaction de l'Etat.



Prenant la parole au moment d'accueillir les visiteurs, Arnoux Séverin, régisseur national du Programme environnemental Transfrontalier (PET) a beaucoup insisté sur les ressemblances qui devaient unir les deux peuples de la Caraïbe en général et ceux qui partagent l'ile. En rappelant des faits historiques, le régisseur du PET veut suivre les bons exemples laissés par les ancêtres sur les plans politique et écologique. « Cette visite écologique est placée sous le signe de la solidarité entre les peuples », a-t-il déclaré.

Dans le cadre des activités du PET- un programme financé par l'Union Européenne des deux cotés de l'île Quisqueya- nous promouvons des sites écotouristiques comme Source Zabeth, le Parc national de Fonds Parisien. Les 17 chalets qui étaient en état de total délabrement sont réparés et peints aux vives couleurs pour le bien-être des visiteurs.
Pour gérer les sites écotouristiques durablement, a-t-il fait remarquer, les populations des zones concernées sont vivement appelées à jouer leur partition. C'est une des principales raisons qui nous a poussés à créer des Comités d'initiative éco-touristiques locaux (Cielo)

« Trop d'Haïtiens sont désaxés parce ce qu'ils ne se connaissent pas. Ils sont allés très loin dans des visites touristiques, mais ne connaissent pas leur propre pays. Il est très difficile de se développer avec de tels comportements », a indiqué l'agronome Arnoux Severin.

L'Ing-Agr Dassas Vincent, responsable de la Forêt-des-Pins pour le ministère de l'Agriculture des Ressources naturelles et du développement rural (MARNDRR a fait un survol historique pour expliquer aux visiteurs les différentes étapes qui ont amené à la destruction d'une grande partie de la forêt passée de 32 000 dans les années trente à 10 000 hectares aujourd'hui.

« Sans rechigner nous avançons avec la promotion de l'écotourisme et la protection des ressources naturelles de la région du Lac Azuei. Les Cubains et Boliviens font partie de la brigade médicale qui travaille en Haïti. Les Dominicains sont des guides écotouristiques qui travaillent de concert avec les Haïtiens », a fait savoir, le coordonnateur technique du volet aménagement du PET, l'ingénieur-agronome Jean Robert Rival qui ne cesse de rappeler qu'il revient aux responsables de l'Etat de maintenir les activités puisque le programme a une durée d'exécution et il arrivera bientôt à terme.

A la question de savoir la capacité d'accueil des chalets disséminés dans la forêt, M. Rival déclare que pour le moment, il serait difficile de recevoir des milliers de touristes mais dans un avenir proche, ils trouveront des moyens commodes pour bien profiter des bienfaits de la vie dans une forêt. Pour Rival, il n'y a que le premier pas qui compte. La gestion durable devrait être assurée par les comités de la forêt. D'où le suivi nécessaire de l'Etat pour que vive l'écotourisme à Forêt des Pins. Des chevaux seront bientôt mis à la disposition des touristes à Forêt des Pins, avons-nous appris.


Dieudonné JOACHIM
djoachim@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83567&PubDate=2010-09-14

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